1.10.12

Epouse ou concubine


"Tu sais, Maurice, quand il t'a quittée pour venir avec moi, j'ai vraiment flippé.
- Ah oui ? C'était pas ce que tu voulais ?
- Non, à l'époque j'aimais bien être dans le rôle de la maîtresse. Le côté gentil, attentionné, les restos sympas, c'était pour moi. Comme avec toi c'était la routine, tu vois...
- Ben ouais, c'est le principe. Et du coup depuis qu'il vit avec toi ?
- La routine. Mais là je crois qu'il me trompe.
- Classique. S'il m'a trompée, c'est normal qu'il te trompe aussi. C'est qui la fille ?
- La fille ? C'est toi non ?
- Oui, c'est bien moi. Comment t'as deviné ?
- Pas difficile, je l'ai suivi jusqu'à chez toi.
- Tu es triste ?
- Non, parce qu'il était devenu chiant. Il est cool au début, Maurice. Ensuite il tourne en rond et se lasse alors il va courir la gueuse.
- La gueuse ? Tu dis ça pour moi ?
- Non, c'est juste une expression. J'ai une idée. Tu le gardes jusqu'à ce qu'il se languisse de moi, puis je la garde jusqu'à ce qu'il se languisse de toi. Et ainsi de suite. On se le prête pour le meilleur. Ok ?
- Pas con. Justement là je sens bien qu'il ronge un peu son frein. Tu l'appelles ?"


2 commentaires:

christine a dit…

On pourrait aussi avoir la variante avec Paulette et Rhonda ?

Cécile a dit…

Salut mon faune. (eh oui : de passage). J'ai relu qqs unes de tes histoires. je te recommande un livre
"Le stéréoscope des solitaires" de J-Rodolfo-Wilcock. un auteur argentin. des récits nombreux très courts, parfois glauques, souvent étranges, déjantés, surréalistes. qui dérangent le bête quotidien. C'est inégfal. Je n'ai pas tout aimé mais certains sont très réussis.
Pour tes veillées d'hiver au coin du feu ? à raconter aux amis à la fin d'un petit diner ? à partager sous la couette avec madame (alors écoute, je vais te raconter une histoire) ?