26.10.11

Des villes dorées

- Tu viens au lit, chéri ?











- Si je viens au lit, nous allons nous embrasser, nous caresser, faire l'amour, ça va être un moment fabuleux,
tu vas encore voir des villes dorées sous tes paupières au plus fort de ton plaisir. 
Et puis ensuite ?

Soit nous parlerons un peu, soit nous dormirons. Et puis nous nous lèverons. 

Et un jour, dans quelques semaines, mois ou années nous nous rendrons compte que nous n'avons rien à faire ensemble. Que finalement nous ne nous sommes jamais vraiment connus. Que nous devons prendre un peu de temps pour faire le point. Que nous serons soulagés de ne plus voir nos gueules au réveil. 

Alors à quoi bon. A quoi bon se retrouver dans ce lit, ce soir ?
Je vais plutôt me faire un ciné, je crois, j'ai plein de films en retard sur ma carte illimitée.

25.10.11

Love letter





Clarisse, ma chère collègue, ma chérie,

ce mail pour te parler d'un sujet personnel. Tu occupes le bureau d'à côté, nous nous disons bonjour le matin, bonsoir le soir, de temps en temps nous parlons de tout et de rien. Mais autant te le dire, je pense que nous allons franchir un pas de plus dans cette relation. En tout cas c'est mon souhait.

Tu sais, l'homme aurait tendance à chercher à se reproduire quand il sent son avenir menacé, selon un vieux réflexe biologique. Dans les moments difficiles, les hommes seraient plus enclins à vouloir multiplier les conquêtes et les rapports sexuels qu'en période plus sereine. Des chercheurs de l'université américaine du Kansas ont mené une expérience sophistiquée. Montrer des images provocantes (des photos de femmes nues à des hommes et inversement) ainsi que des photographies sans connotation sexuelle (des voitures de sport et des maisons luxueuses) à des groupes d'hommes et de femmes en leur faisant imaginer un moment difficile (leur propre mort), puis une douleur dentaire.

Résultats : quand les hommes se figuraient leur mort, la vision de femmes nues augmentait très significativement leur rythme cardiaque ; celle-ci restait stable quand ils imaginaient une douleur dentaire. Les photographies de voitures de sport ne produisaient pas cet effet.

Conclusions des chercheurs : quand l'idée de sa propre mort surgit, traduisant une menace de la survie de ses gènes, l'homme répond de manière beaucoup plus forte à un stimuli sexuel. «Nous sommes biologiquement programmés pour nous reproduire, et l'environnement nous dicte la meilleure stratégie pour être sûr que nos gènes se perpétuent, résume Ted Grilhardt. Si vous pensez que votre fin est proche, il y a alors un avantage certain à utiliser une stratégie de court terme pour rechercher des partenaires."

Chère Clarisse, j'imagine que la fin de l'euro, de l'Europe et du monde, si on peut faire confiance au calendrier aztèque, (mais il n'y a aucune raison de ne pas le faire, c'était quand même pas des crétins les gars), j'imagine donc que, tout comme moi, ce contexte ne t'incite pas à l'optimisme.

Conclusion  : on prend un verre ce soir et puis on voit ?

Ton collègue Gérald.

21.10.11

Interview exclusive de Diane Krill, créatrice de OpenLife


Comment vous est venue l'idée ?

Je me suis inspirée de deux citations très fortes, très visionnaires : « La vie privée, c’est ringard », de Zuckerberg, fondateur de Facebook. Et puis « La notion d’état-civil fondé sur la naissance, la famille, le nom, c’est dépassé. Il faut réinventer son état-civil par affinités, par communautés. » de Larry Page, co-fondateur de Google.

Vous pensez qu'il manquait donc un nouveau réseau qui aille au bout de la logique ? 

Bien sûr. Il manque un réseau qui aille vraiment au bout de la transparence, du temps réel et de la proximité que permet internet. Un réseau qui abolisse enfin les vieilles notions de vie privée et d’inimité. Un réseau où tout doit se voir, sans aucune possibilité de camouflage ou de gestion des informations personnelles. Ce réseau débarque en France. C’est OpenLife. Je suis très fière de l'avoir créé, avec Tom, mon mari et associé.
 

Quelles sont les règles d'inscriptions ?

Quand vous vous inscrivez sur OpenLife, vous devez fournir tous les détails de votre identité : nom, prénom, date et lieu de naissance, n° de téléphone, idem pour vos parents et vos frères et sœurs, amis, relations passées et bien sûr vos ex.
Des photos de vous dont une sans vêtement ou à la rigueur en maillot de bain. Tous vos goûts, désirs, frustrations. Vos préférences sexuelles détaillées, alimentaires, culturelles...

Comment communique-t-on sur votre réseau ?

Quand vous communiquez sur OpenLife, vous devez écrire un message par jour sous peine d’être radié. Vous êtes bien sûr géolocalisé dans la réalité et sur le net. Tous vos contacts savent en temps réel où vous vous trouvez et sur quels sites vous surfez. Toutes vos opérations sur le net sont transparentes : achats, tchat, mails… Votre webcam doit être connectée 24 / 24h sous peine de radiation.

D'autres précisions ?

Quand vous faites partie de OpenLife, vous abandonnez au réseau tous les droits sur vos photos, vos écrits, vos dessins. Et ce à vie, sur tous les supports existants ou à venir. OpenLife est 100 % visible par tous les internautes. Aucune restriction possible. Anyway, si vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez rien à cacher.

Merci. Avez-vous déjà beaucoup d'inscrits ?

Top secret ;)

20.10.11

Rhondaing


 Hey Rhonda, What are you doing naked with your iphone ?
Are you looking for the network ?








  
No, I'm just trying to shoot my ass !






 
 Well, I don't see why I couldn't do scarlettjohanssoning ?









 Keep cool, honey. But you have to know : Scarlett uses a mirror to do that...








Are you sure ?



Why don't you make a sextape, dear, that's much easier ! Ciao babe !

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4.10.11

Distance



Au collège Sainte-Rita, j'étais amoureux de Marlène. Je pensais lui plaire mais d’un coup elle a changé. Elle est devenu distante. Ensuite, idem avec Zora. Et puis au lycée encore, avec Karine, Pim et Ravejane. Et après.

A chaque fois qu’une fille, qu'une femme m’a vraiment plu et que je pensais lui plaire, j’ai senti comme une distance, un genre de froideur de sa part.

Jusqu’à Bertille, une collègue de travail. Une belle brune. J’étais vraiment fou d’elle. Je sentais, je savais que c’était réciproque.

Et puis cette distance,
cette froideur. 


Donc je me suis marié avec une femme qui ne me plaisait pas du tout. Là, au moins, pas de distance, pas de froideur. J'ai bien sûr divorcé.


Récemment, j’ai recroisé Bertille à Roissy. En attendant nos vols, nous avons pris un café. Au fil de la discussion, elle m’a confirmé qu'elle avait été très amoureuse de moi. Perplexe, je lui parlai de la distance qu'elle avait pourtant mise entre elle et moi. Elle me révéla que ce genre de distance peut en fait révéler un grand trouble, une violente attirance.

Et là, j’ai compris que toute ma vie je suis passé à côté de mon bonheur.