2.6.12

2.4.12

Rounge


"Chéri, cette cravate rounge te va à merveille...






 - C'est vrai, darling, formidable.
Mais cette couleur, rounge, comment la définir, au juste ?






- Ben, c'est presque rouge, mais pas tout à fait."

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30.3.12

Entrée, plat, dessert

 

Encore un défi de taille pour les candidats, 
qui vont devoir préparer une entrée, un plat et un dessert
à partir de deux éléments.
 
Chef, de quoi s'agit-il ?





 
Bon ben ça va être encore bien technique,
paske les candidats 
y vont n'avoir droit qu'à
{petit a}, un hachoir...








... et {petit b}, des poussins vivants.


 

 (gloups?)









 Et surtout, va falloir bien me chiader la présentation.

28.3.12

Un peu technique



 Aujourd'hui dans Top Cuistot,
les candidats vont devoir se surpasser.
Chef, quel est le brief de cette épreuve un peu spéciale,
qui demande de la technique et de la créativité ?




Ben les candidats, ils ont du boudin, des tripes et des pieds de porc.
Et avec ça ils doivent faire un plateau de fruits de mer.
En 30 mn.
C'est sûr, c'est un peu technique. 
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23.3.12

Tromperie

 " Dis-moi Linda, quand tu passes ta soirée avec Jack, tu me trompes ?














- Bien sûr que non, nous ne faisons que coucher ensemble.










 - Ah, bien. Un moment j'ai eu un doute...












- Ce que tu peux être parano toi alors..."

15.3.12

Denis Lartroze, Sauçothérapeute



Avant l'été, dites "cassez-vous povconnes" à vos toxines hivernales grâce à la Sauçothérapie (ou thérapie par les sauces), méthode inventée par Denis Lartroze.

Denis Lartroze, comment est née cette belle idée ?

Un hasard. Un soir, je fais venir à domicile un chef pour un dîner avec quelques amis. Il arrive avec son panier, va dans la cuisine et prépare son menu succulent. Mais ce que je savais pas, c'est qu'il était grave alcoolo. En douce, il s'est sifflé tout le whisky de flambage des gambas, tout le rhum des babas et les fonds de verre de l'apéro. Alors bien sûr, au moment de servir le homard sauce Foyot, il s'est cassé la gueule et toute la sauce s'est déversée sur une de mes invitées, Natalia. Au début désarçonnée, elle a refusé qu'on la nettoie, à notre grande surprise. Et jusqu'au dessert, elle a laissé la sauce Foyot imbiber ses pores. Elle nous a décrit ensuite les bienfaits incroyables qu'elle avait ressenti.

Chaque sauce soigne un problème précis ?

C'est plus subtil que ça. Au début, après mes premiers essais, je pensais cela. J'avais d'ailleurs établi une grille : Sauce La Varenne pour les maux de tête, Sauce Ravigote contre l'impuissance, Sauce Poulette pour augmenter sa self-esteem, Sauce Chivry pour lifter les paupières, Sauce Pompadour contre la dépression... etc...etc.  Et puis j'ai affiné ma méthode : je reçois la personne et discute avec elle pendant 3h. C'est le temps nécessaire pour établir un diagnostic fiable. Ensuite seulement je choisis les sauces. Puis j'enduis les parties du corps concernées. Je goûte et s'il faut j'assaisonne.

6.3.12

L'indignée




"Indignée. Oui, je suis une indignée. Ce qui m'indigne, c'est les indignés. Tous ces gens-là, ces parasites, ces moins-que-rien, ces jeunes cons qui manifestent, ces assistés crétinoïdes. Ces feignasses qui préfèrent râler que monter leur boîte, ces lopettes qui n'ont aucune ambition, pas la moindre velléité de gagner du fric. Je te jure, j'ai honte de ma génération. Contre quoi ils s'indignent, en vrai, on a le droit de savoir ? Alors ? La société ? La société qui les biberonne depuis leur naissance ? Alors oui, je suis une indignée. Une putain d'indignée, mais une vraie."

Virla, 27 ans, indignée, rencontrée au concert de Luke Rithborne,
alors qu'elle apercevait dans le public un jeune homme avec le livre de S. Hessel à la main.

21.2.12

Mon examen neurologique







Dans la salle d'attente. Une orchidée face à moi, sur la cheminée de marbre rose. A droite, une rangée de livres. Au milieu de cette rangée, une enceinte qui diffuse une émission apparemment consacrée à l'alcoolisme dans la région du Cercle Polaire.

Une tranche de livre attire mon œil : Guide des fromages. A ses côtés, Cuisine brute et Recettes de Mimi. Curieux, cette collection de livres de cuisine chez un neurologue. Je me demande bien pourquoi ce choix. Sur la table basse traînent les magazines habituels que je n'ai même pas envie de feuilleter. Je me lève du petit canapé rouge pour aller consulter ce Guide des fromages qui m'intrigue. Je l'ouvre au hasard et découvre la Dominette, pierre ponce jaunie par endroits. La fragnée, bout de bois moussu. La tomette de l'ours, bouchon de champagne anamophorsé. Le robinhol, le roncal, le mothais...

Derrière la porte de la neurologue, une conversation. J'entends deux voix, dont une très aigüe, qui parle de cerveau, d'incapacité, de matin ça fait mal, de désorientation, de peur. La porte est blanche, visiblement récemment repeinte. Pendu à la poignée, un mini attrape-rêves. Le silence revient. Dans la rue, trois étages plus bas, un scooter démarre.

La porte s'ouvre, la neurologue prononce mon nom avec une intonation à la fois interrogative et invitative, regardant les trois personnes de la salle d'attente. Un homme en imperméable, grande mèche blanche et cravate noire. Une dame replète en tailleur pourpre. Je lui souris, elle me fait entrer et referme la porte derrière moi.



Mince, cheveux clairs, peau mate, taches de rousseur, yeux verts, sourire facile. Elle me pose les questions usuelles pour remplir sa fiche informatique. M'écoute très attentivement lorsque je lui raconte mes symptômes. Concentrée, elle établit mentalement un premier diagnostic en temps réel. Puis elle me dit :
"Vous pouvez enlever votre pull. Dessous, vous êtes en manches courtes ?
- En polo.
- Vous pouvez aussi enlever votre polo. Et votre pantalon. En fait, mettez-vous en slip."

Je me déshabille donc, en me demandant si le caleçon convient aussi pour l'examen neurologique.
Elle me demande de marcher vers sa bibliothèque. J'y repère un recueil de poèmes.




 Puis elle me demande de marcher vers son bureau. Une tête de femme y est posée. Une sculpture de pierre qui a l'air très lourde.




La neurologue me dit que pour l'instant tout a l'air normal et que nous pouvons passer à l'examen proprement dit. Elle me fait entrer dans une toute petite pièce peinte en bleu. Je m'allonge sur le lit. Elle m'explique le déroulement de l'examen et le fonctionnement de la machine, très calmement. Je fixe une lampe, vers le plafond. Et la neurologue, assise sur le lit, calée contre ma cuisse, met en marche l'appareil.

















A la fin, très longtemps après, elle me remet une liasse de résultats, qu'elle agrafe. Et me donne aussi deux ordonnances pour de nouveaux examens chez un confrère à elle. Pour être sûre.

Ces deux ordonnances, je les plie en deux et les oublie dans ma poche de manteau.